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Comment l’industrie immobilière s’adaptera-t-elle aux changements post-pandémiques?

Escaliers roulants

Avec la pandémie reliée à la COVID-19, l’industrie immobilière doit faire face à la crise la plus grave qu’elle ait connue. Bien que cette industrie existe depuis des siècles et ait subi de nombreuses fluctuations importantes, cette fois, c’est différent. Les parties prenantes envisagent des bouleversements majeurs se traduisant par des perturbations économiques reliées à des changements de comportement et de technologie. Beaucoup de choses devront changer, y compris les messages d’une industrie traditionnellement réticente à communiquer.

Au cours des dernières semaines, alors que plusieurs entreprises étaient incapables de payer leur loyer du mois d'avril, les médias spéculaient que les propriétaire expulseraient les locataires en défaut de paiement et relayaient des histoires tragiques d’entreprises indépendantes, des salons de coiffure aux boulangeries, dont les moyens de subsistance étaient en jeu. Même s’il n’était peut-être pas logique que les propriétaires commerciaux envoient des avis d’expulsion, on s’attendait manifestement à ce que les propriétaires ne posent pas forcément « le bon geste ».

Au même moment, le gouvernement fédéral a annoncé l’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC), pour aider les petites entreprises à payer leurs loyers d’avril à juin. Le AUCLC apporte un soulagement essentiel aux petites entreprises, qui sont le fondement de notre économie, et aux propriétaires, pour la plupart modestes, qui ne peuvent pas couvrir leurs paiements hypothécaires sans revenus de location.

Au-delà de l’emplacement

Pour le secteur de l’immobilier commercial, le prochain défi sera de s’adapter aux changements post-pandémiques qui résultent du confinement de la société pendant plusieurs mois. Par exemple, le travail à domicile deviendra-t-il la norme et, par conséquent, les entreprises réduiront-elles radicalement leurs espaces de bureau? Comment la distanciation sociale intégrée affectera-t-elle les clients des restaurants et des lieux de divertissement? Une utilisation plus étendue du commerce électronique va-t-elle éroder davantage la vente au détail dans les magasins? Pour relever ces défis, il faudra faire preuve d’imagination, mener une réflexion stratégique et établir des communications solides avec une variété d’intervenants, des locataires au gouvernement, en passant par les employés, les médias et le marché.

L’industrie a déjà appris à s’adapter. À preuve, la réponse créative de nombreux propriétaires en regard des nombreux locaux vacants qui ont suivi les départs de magasins comme Target et Sears. Certains de ces vastes espaces ont été convertis avec succès en centres commerciaux, mais aussi en bureaux, et même en campus universitaire. Dans le secteur des bureaux, de nombreux propriétaires se sont adaptés avec brio à la demande d’espaces de bureaux ouverts et de bureaux « à la carte ».

Ainsi, générer de la valeur dans l’immobilier ne se résume plus à « l’emplacement, l’emplacement, l’emplacement », alors qu’une bonne partie de la population a adopté l'infonuagique. Une réorganisation radicale des propriétés sera nécessaire pour répondre aux besoins des locataires et des clients, dont la vie a été perturbée, et devra tenir compte de leurs activités quotidiennes d’une manière très différente ̶ des exigences de stationnement en passant par la flexibilité des conditions de location.

L’empathie deviendra également un élément central de la façon dont les affaires en immobilier devront être menées. L’industrie devra aussi bénéficier d’une considération encore plus grande de la part du gouvernement. Discuter uniquement de la performance financière ne sera plus suffisant; les parties prenantes attendront une réponse qui reflète une conscience sociale plus large de la part des entreprises. Plus que jamais, des communications engageantes, explicatives et empathiques seront essentielles.